La lutte contre les logements énergivores s'intensifie. Diverses mesures visent les passoires thermiques, qui consomment beaucoup d'énergie et plongent les occupants dans la précarité et l'inconfort.
On peut distinguer deux approches pour savoir si vous habitez dans une passoire thermique :
- La méthode la plus simple et officielle, via le DPE : elle est utile pour savoir si le logement est concerné par les mesures réglementaires de lutte contre le gaspillage énergétique et le dérèglement climatique.
- La méthode plus précise et pragmatique : au-delà des limites du DPE, elle permet de connaître en détail les caractéristiques du logement.
Méthode 1 : une passoire est un logement classé F ou G au DPE
👉 Cette option répond à la question « Est-ce que le logement est une passoire thermique ? Oui/non ».
Officiellement et selon la définition employée par le gouvernement, il est très simple de savoir si la maison ou l'appartement que vous occupez est catégorisée comme telle. Il suffit pour cela de vous référer à son diagnostic de performance énergétique (DPE). Ce document synthétise la consommation énergétique du logement, et attribue une lettre de A à G.
Si votre DPE signale une classe énergie F ou G, il s'agit d'une passoire. C'est une information essentielle à savoir aujourd'hui, car les mauvais DPE subissent une salve de lois. Les pouvoirs publics recensaient 4,8 millions de passoires en 2023.
En effet, avec la loi Climat et résilience issue de la convention citoyenne constituée en 2019, les passoires énergétiques vont peu à peu être retirées du marché de la location. De plus, leur loyer ne pourra plus être augmenté à partir d'août 2022. Enfin, avant toute mise en vente, elles devront faire l'objet d'un audit énergétique dès septembre.
Le DPE est ancien ou non renseigné ? Vous pouvez en faire réaliser un nouveau par un diagnostiqueur certifié et référencé dans cet annuaire. Sachez que le mode de calcul a été revu en 2021.
L'interdiction de location des passoires interviendra selon le calendrier suivant :
- 2025 : toutes les classes G
- 2028 : toutes les classes F
En 2034, la mesure sera même étendue aux biens de lettre E.
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Méthode 2 : une passoire est un logement énergivore
👉 Cette option répond à la question « Dans quelle mesure le logement est une passoire thermique ? ».
La classe DPE est intéressante à connaître, mais cet indicateur peut s'avérer réducteur et imprécis. Si votre souhait est d'améliorer votre confort et de moins dépenser en énergie chez vous, mieux vaut ne pas se contenter de cette lettre.
- D'une part, il suffit d'un kWh de différence pour passer d'une classe à une autre. Imaginons que votre logement consomme 329 kWh par mètre carré et par an. Ceci le place en classement E, puisque la lettre F démarre à 330 kWh/m2/an. Point positif : il évite les mesures restrictives de la loi Climat. Cependant, il reste très gourmand en énergie et a tout autant besoin de solutions d'amélioration pour baisser la facture de chauffage en hiver, et de refroidissement en été.
- D'autre part, le diagnostic de performance énergétique s'appuie sur une méthode de calcul standardisée, parfois binaire, théorique, très rapide à réaliser et pas exempte d'erreurs. Après sa réforme en juillet 2021, le DPE a été corrigé pour pallier certains problèmes. Malgré cet ajustements, certains experts considèrent que le nombre de 4,8 millions de passoires annoncé est largement sous-estimé.
En 2022, 60 millions de consommateurs a mené une étude sur 20 diagnostics pour vérifier leur fiabilité. Les résultats sont peu concluants : une même maison ne reçoit pas la même note en fonction du diagnostiqueur...
Autrement dit, il faut aller plus loin que le DPE pour dresser un état des lieux plus exact. En outre, mieux vaut se détacher des sept lettres et abandonner cette vision caricaturale de passoire/pas passoire, qui n'a d'intérêt que pour faire appliquer des règles contre les logements énergivores.
Les enjeux de la transition énergétique demandent une analyse pointue et nuancée. De nombreuses technologies existent pour sonder, capter, tester, simuler, modéliser, etc. Malheureusement, outils poussés rime avec coût élevé. Il faut trouver un juste milieu afin de massifier les évaluations à un prix raisonnable ; les particuliers n'ont pas les moyens de payer des milliers d'euros pour un bureau d'études spécialisé !
Il existe ainsi un bilan plus complet que le DPE, mais qui reste abordable : l'audit énergétique.
À lire aussi : comment savoir si le loyer de mon logement classé F ou G n'a pas été augmenté par rapport à l'ancien locataire ?
L'audit énergétique pour aller plus loin
Pour savoir à quel point vous habitez dans une passoire thermique, nous vous conseillons d'opter pour l'audit énergétique. Cette étude coûte environ 1 000 €.
Objectifs :
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Connaître les sources de déperditions thermiques d'un bâtiment,
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Les performances des équipements de chauffage, de refroidissement et d'eau chaude sanitaire,
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L'état de la ventilation et des menuiseries,
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Le niveau d'humidité,
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Etc.
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Et bien sûr dresser toutes les opportunités d'amélioration (travaux de rénovation énergétique notamment), les gains sur le long terme, les coûts associés ou encore les aides disponibles.
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La consommation d'énergie dépend aussi des habitants !
Pour terminer, n'oublions pas qu'au-delà des propriétés intrinsèques du logement, les consommations énergétiques — et les émissions de CO2 qui en découlent — relèvent également du comportement des occupants. Une maison aura beau être très performante et sobre en énergie, les factures de chauffage demeureront élevées si le foyer décide de faire fonctionner la chaudière à pleine puissance toute l'année (exemple volontairement extrême).
La transition énergétique implique donc d'améliorer les caractéristiques des bâtiments tout en sensibilisant aux bons usages des consommateurs, sans culpabilisation.
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