L'Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) a pour but de suivre l'évolution de la précarité énergétique.
À ne pas confondre avec l'Observatoire National de la Protection de l'Enfance qui partage le même acronyme, l'ONPE désigne l'Observatoire National de la Précarité Énergétique. Créé en 2011, son objectif est de suivre l'évolution du sujet de la précarité énergétique en France et d'en dresser des bilans, études, enquêtes, etc.
Piloté par l’Ademe, l’Observatoire publie chaque année une synthèse complète en se basant sur deux indicateurs :
- Le premier : le taux d’effort énergétique. Il est considéré qu’un ménage est en cas de précarité énergétique lorsqu’il consacre 8 % de ses revenus à des dépenses en énergie (10 % auparavant) tout en appartenant aux 30 % des ménages les plus modestes.
- Deuxième baromètre pris en compte : le ressenti du froid. La sensation de froid dans le logement pouvant être inhérente à une mauvaise isolation ou une limitation de chauffage à cause du prix de l’énergie.
ONPE : 3,5 millions de ménages en situation de précarité énergétique
En 2019, les chiffres de l’ONPE indiquent qu’en France métropolitaine, 3,5 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique, soit 11,9 %. Cela correspond donc à plus de 6 millions de personnes.
Autre résultat révélé par un sondage du Médiateur National de l’Énergie datant de septembre 2018 : 15 % des Français déclarent souffrir du froid et 30 % ont restreint leur consommation de chauffage. Une statistique corroborée par l'ONPE pour l'hiver 2019 : 14 % disent avoir souffert du froid pendant au moins 24 heures.
Précarité énergétique, passoires thermiques... des données préoccupantes
D'autre part, la Fondation Abbé Pierre publie chaque année son rapport sur l’état du mal logement en France.
Selon l’association, entre 2006 et 2013, le nombre de personnes consacrant plus de 35 % de leurs revenus aux dépenses de logement est passé de 4 à près de 6 millions. Ce chiffre comprend un reste-à-vivre inférieur à 65 % du seuil de pauvreté (650 euros par mois et par unité de consommation). Ces personnes se privent également de chauffage dans l’objectif d’économies sur leurs factures : ce nombre de personnes est passé de 1,6 à 2,3 millions, soit une augmentation de 44 %.
Enfin, autre constat : le Secours Catholique indique une augmentation des impayés en 2017 avec un montant médian de + 189 € depuis 10 ans.
Enfin, on compte 4,8 millions de passoires énergétiques en France, ces logements qui engendrent une consommation énorme pour se chauffer, à cause d'une mauvaise isolation et d'équipements vétustes. À l'opposé, moins de 2 millions de résidences principales présentent une classe énergétique A ou B.Qu’est-ce que la précarité énergétique ?
La loi du 12 juillet 2010 définit qu’« est en situation de précarité énergétique une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou conditions d’habitat ».
Aides à la précarité énergétique, l’ONPE préconise 3,1 milliards d’euros par an
Face à ces constats, l’ONPE conseille un investissement financier massif. Elle a calculé que 3,1 milliards d’euros par an seraient nécessaires pour éradiquer la précarité énergétique. Cette estimation représente 710 euros par an et par ménage. Le colloque de l’ONPE a également mis en exergue la participation des acteurs nationaux.
Le programme « Habiter Mieux » de l’Anah est à la hausse en 2017 avec 52 000 ménages aidés. Le budget d’Habiter Mieux se voit conforté de 1,2 milliard d’euros dans le cadre du Grand Plan d’Investissement 2018-2020. Objectif : rénover 75 000 logements par an — soit, 375 000 avant 2022. À noter également, l’élargissement du chèque énergie à 5,8 millions de ménages en 2019 lequel se voit doté de 50 euros supplémentaire.
« Faire vivre les communautés d’acteurs locaux et prendre en compte la diversité des besoins d’accompagnement », Eric Lagandré (Anah).
Les CEE : locomotive financière pour agir contre la précarité énergétique
Si l’enquête TREMI avait révélé que seuls 15 % des personnes ayant réalisé des travaux de rénovation énergétique avaient bénéficié d’information et d’accompagnement, Hellio, société délégataire du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), guide de A à Z les particuliers dans leurs projets.
La société de services en efficacité énergétique a ainsi déployé des programmes clés en main d'isolation de combles, calorifugeage ou encore installation de pompes à chaleur, mais aussi des offres de rénovation globale ou de panneaux solaires photovoltaïques. L’objectif : optimiser au mieux les dépenses énergétiques de chaque logement en soulageant ses occupants de l’effort financier qu’impliquent des travaux.
Les CEE se doivent désormais d’être une passerelle sociale afin d’agir contre la précarité énergétique. Preuve en est qu’un objectif d’économies d’énergies à destination des ménages précaires a été fixé à hauteur de 730 TWhc pour la 5ème période des CEE, de 2022 à 2025. Un but que les acteurs du dispositif des CEE, dont Hellio, s’attèlent à relever sans relâche.